12 Janvier 2010 un affreux rêve.
Il était 16h53, le soleil n'avait pas encore fait son crépuscule, alors que tout devenait noir, plus noir que minuit. La terre tremblait, frissonnait comme une feuille à la suite d'une décompensation. On dirait qu'elle n'avait plus son odeur de café, mais plutôt l'haleine du cadavre du professeur Jn Anil Louis-Juste.
Elle en avait peut-être marre de nous voir, nous les haïtiens, la piétiner avec notre ombre ornée de nos bêtises. "C'est la fin, Dieu en a eu assez de nous" disait une femme. On y comprenait rien, on se demandait où on en était, si on était en Haïti, en enfer ou nul part. Sur l'horizon on pouvait y voir un petit sachet d'eau qui se partageait entre 6 personnes, un enfant qui se demandait où était passé sa mère, un magasin bourré d'argent sans personne, un Bokò qui priait le Bon Dieu , deux ennemis jurés qui s'accolaient, un riche mort au côté d'un pauvre, une soeur catholique nue dans la rue; sans complexe, des morts et des maisons à zéro alors que tout les chiens étaient vivant et les bananiers debout.
Tout devenait anormal. Un seul mot se prononçait, partout, ce mot là trebuchait à nos oreilles; c'était le mot de passe pour passer la nuit sans se retrouver souffle eteint "Jesus".
On en revenait pas que tout les Haitiens criaient Jesus d'un seul coup. Si ce mot là n'existait pas, on l'aurait inventé en cet instant là. Et Pour la deuxième fois, depuis le 1 Janvier 1804 on parlait de nous dans tout les medias du monde. L'heure avait sonné pour sortir dans la misère, c'était la fin. La fin pour un nouveau début car on allait s'unir pour une deuxième fois.
Minuit sonna... La terre tremblait encore et encore plus fort. Et là, on s'était réveillé d'un profond sommeil. Seigneur il n'était pas 12 du mois de Janvier de l'an 2010 ni 16h53 où le soleil n'avait pas encore fait son crépuscule. Il était plutôt 12 du mois de Janvier de l'an 2016; Ce n'était qu'un affreux rêve. "Jesus n'est point, œil pour œil, dent pour dent" disait une femme. La réalité, on pouvait y voir là bas plutôt un petit sachet d'eau qu'une personne buvait en cachette, un enfant qui frappait sa mère, un magasin bourré d'argent qu'un voleur braquait, un Bokò qui disait merde au Bon Dieu , deux amis jurés qui se déchiraient, un riche parallèle à un pauvre, une soeur catholique violée dans la rue, des bidonvilles et des maisons partout et les chiens tués, vendus au marché et enfin les bananiers politisés.
On dit Merci Dieu, on s'est réveillé de ce rêve affreux, on est de retour dans notre Haiti.
ECRIT PAR: RATHON LENZ
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