Thursday, July 18, 2013

'Le Wifi est-il dangereux pour l’homme ?' : Santé

Depuis que cette technologie sans fil a envahi maisons, bureaux et lieux publics, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre ses conséquences sanitaires. Qu’en est-il exactement ? Le point sur ce sujet qui fait débat. 


Premiers reculs 

Automne 2007, certaines bibliothèques municipales de Paris déconnectent leurs bornes Wifi. A la demande des syndicats, la mairie a préféré appliquer le principe de précaution, après les plaintes de salariés ayant ressenti des troubles importants (maux de tête, vertiges, malaises…). Le Wifi (wireless fidelity) est une technologie de communication sans fil, fonctionnant en réseau interne et permettant de se connecter à Internet. Paris n’est pas la seule à s’interroger sur la dangerosité de ces ondes sans fil. Depuis l'été 2007, plusieurs responsables s'inquiètent et réagissent. 

Chez nos voisins européens 
En Grande-Bretagne, des écoles ont démantelé leur dispositif Wifi. L'association professionnelle des enseignants s'est alarmée, estimant que les enfants étaient les “cobayes d'une expérience à grande échelle”. Elle se faisait l'écho de l'appel lancé par le professeur William Stewart, directeur de l'Agence britannique de protection sanitaire, visant à protéger les plus jeunes et les plus fragiles, face aux rayonnements. L'Angleterre, comme la Suède, reconnaissent le syndrome d'électrohypersensibilité, dont souffrent de plus en plus de personnes en présence d'émetteurs Wifi ou d'antennes-relais de téléphonie mobile. 

En Allemagne, le gouvernement a pris une position prudente en juillet 2007. Suivant l'avis de l'Office fédéral de radioprotection, il recommande “de réduire au maximum l’exposition personnelle à des champs électromagnétiques à haute fréquence” et de préférer “l’utilisation de solutions filaires traditionnelles plutôt que de connexions sans fil, utilisant des ondes”. De son côté, l'université Lakehead, en Ontario (Canada), avait réagi plus tôt, supprimant l'accès Wifi à ses étudiants dès 2006 en raison des risques sanitaires. 

Une technologie omniprésente 
Des initiatives qui relancent la polémique autour de ces nouvelles technologies, devenues omniprésentes. Car là est bien le problème : le Wifi a été déployé massivement avant toute étude d’impact à grande échelle. Scène aujourd’hui banale : sur les bancs publics, aux terrasses des cafés, dans les halls de gare, bientôt dans les trains, des internautes surfent, ordinateur sur les genoux. La mode Wifi touche les particuliers et les entreprises, mais aussi les écoles, les hôpitaux, les bibliothèques ou les hôtels et cafés. Grenoble annonce une couverture intégrale de son territoire pour 2008. La campagne est aussi concernée puisque les technologies sans fil – en l'occurrence le Wimax, sorte de Wifi plus puissant – ont des portées de plusieurs kilomètres. 

Où en est-on des études ? 

Quelles sont les conséquences sanitaires de ces champs électromagnétiques ? Les avis sont partagés. 

L'OMS se veut rassurante 
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirmait en mai 2006 : “Compte tenu des très faibles niveaux d'exposition et des résultats des travaux de recherche obtenus à ce jour, il n'existe aucun élément scientifique probant confirmant d'éventuels effets nocifs des stations de base et des réseaux sans fil pour la santé.” Une position que certains jugent aujourd’hui dépassée. 

Le rapport qui a fait bouger les lignes 
Paru en août 2007, le rapport du groupe BioInitiative* a refroidi l'enthousiasme des adeptes du sans fil. Rédigé par une quinzaine de scientifiques internationaux, il synthétise deux mille études sur les effets des champs électromagnétiques. Résultat : risques accrus de cancers du cerveau, de leucémies infantiles, d'Alzheimer, troubles nerveux, modification de l'ADN, etc. D'après les auteurs, les seuils d'exposition tolérés doivent être revus à la baisse, particulièrement dans les lieux fréquentés par les enfants. Et les solutions filaires doivent être préférées au Wifi. Les auteurs regrettent par ailleurs que l'OMS ait négligé les résultats de certaines études. 

L’Afsset doit enquêter prochainement 
A la suite de ce rapport, et à l’occasion du Grenelle de l’environnement, le Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem) a demandé l'interdiction du Wifi dans les écoles et a mis en garde contre les nouveaux téléphones portables avec connexion Wifi : portés contre la tête, ils exposent fortement le cerveau aux micro-ondes pulsées. « Ils sont d'ailleurs hors-la-loi, souligne Michèle Rivasi, présidente du Criirem, car ils ne mentionnent pas, pour la fonction Wifi, d'indice DAS (débit d'absorption spécifique), qui mesure l'exposition aux radiofréquences et dont la puissance est limitée réglementairement. » 
L'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail), dont un précédent rapport fort contesté minimisait l'impact des antennes-relais, doit se pencher à nouveau, probablement en 2008, sur les rayonnements électromagnétiques et le Wifi. 

Une étude d'exposition rassurante 
En préambule au rapport de l'Afsset, une équipe de chercheurs a réalisé en 2007 une étude pilote d'exposition aux rayonnements électromagnétiques auprès de 440 volontaires, à Lyon et à Besançon, afin de déterminer les principales sources auxquelles nous sommes exposés. « Chacun a porté un dosimètre sur lui durant plusieurs jours, et noté son emploi du temps quart d'heure par quart d'heure pour préciser les liens entre son exposition et son activité », explique Jean-François Viel, de la faculté de médecine de Besançon. Résultat : « L'exposition au Wifi est bien inférieure à l'exposition aux téléphones portables, aux fours à micro-ondes et aux téléphones DECT sans fil.» L'étude devrait servir de base à l'Afsset pour évaluer les risques sanitaires. 

Une multiplication des sources de radiations 
Un élément est incontestable : l'explosion des technologies mobiles s'accompagne d'une multiplication des sources de radiations. Lignes haute tension, fours à micro-ondes, téléphones portables : nous évoluons dans un environnement saturé en ondes, un brouillard électromagnétique également appelé “électrosmog”. 
Un nouvel épisode s'écrit avec le Wifi, qui utilise des fréquences de 2,4 GHz, autrement dit celles des micro-ondes. Si la puissance d'émission d'une borne Internet est bien inférieure à celle d'un four (100 mW contre 1000 W), il reste que cette longueur d'onde est celle qui provoque l'agitation des molécules d'eau (qui réchauffe les aliments dans le four) : que se passe-t-il pour nos corps, composés à 80 % d'eau, baignés à longueur de temps dans ce champ électromagnétique ? Le fonctionnement du corps humain repose sur la circulation de signaux électriques qui transmettent l'information entre cellules et entre neurones. Difficile d'imaginer qu'un environnement saturé de rayonnements électromagnétiques n'influe en rien sur cette communication intercellulaire. 

Ce qui est sûr, c’est que la prochaine étude de l’Afsset est très attendue par l’ensemble des protagonistes. Espérons qu’elle permettra d’y voir plus clair face à ces données contradictoires. 

Sonia Loja 


Comment limiter l'exposition au Wifi ? 

– Eviter, chez soi au moins, les systèmes sans fil : Wifi, téléphones DECT et portables. L'ordinateur familial peut très bien conserver sa connection Internet filaire. 
– Pour limiter le rayonnement issu des voisins, demandez-leur d'éteindre leur boîtier la nuit et hors utilisation. 
– En cas d'utilisation d'une borne Wifi (au travail par exemple), gardez vos distances et ne la touchez pas. 
– Ne vous placez pas entre la borne et l'ordinateur connecté, pour éviter d'être dans le faisceau. 
– N'utilisez jamais un ordinateur connecté par Wifi sur vos genoux. 
– Evitez les téléphones Wifi : collés à l'oreille, portés à la main ou dans une poche près du corps, ils augmentent votre exposition au rayonnement. 
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1 commentaires:

les années passent et personne n'a encore répondu à cette question

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