Le désir mis à l'écart
La fatigue, la baisse de la libido, la peur de faire mal au bébé et le tabou ambiant font que l'on a spontanément tendance à mettre la sexualité de côté pour se concentrer sur l'enfant qui va naître. La sexualité a classiquement pour but de concevoir un enfant. Il est normal que l'état de grossesse la remette en question d'une certaine manière. La libido est toujours présente, mais est détournée de son but. D'autre part, la médicalisation actuelle de la grossesse rend les couples préoccupés de la santé du bébé, et ils pensent lui faire prendre un risque inutile avec l'acte sexuel. Cette réaction est parfois due à une méconnaissance de l'anatomie féminine, l'utérus étant perçu comme vulnérable.
Une libido en dent de scie
Classiquement, on dit que le premier trimestre est plutôt calme, le deuxième trimestre très actif, avec à nouveau une baisse au troisième trimestre. Les sensations sexuelles sont décrites comme augmentées, et l'orgasme plus rapidement atteint. La réalité est toutefois beaucoup plus complexe. La libido de la femme est augmentée, mais en même temps c'est une libido narcissique (énergie de vie investie sur l'enfant), ce qui peut être source d'inquiétude. La réaction du compagnon n'y est pas pour rien. Celui-ci est également perturbé. Il appréhende et ne comprend pas toujours les bouleversements profonds de sa compagne, ce que les Anglo-Saxons appellent les 3 F : Fear, Flight, Fight. Ce qu'on peut traduire par « peur », « fuite » et « agressivité ».
Pourquoi c'est important
Quoique perturbé, le compagnon ne doit pas lâcher prise et tenir son rôle, même si sa libido est influencée par celle de sa femme. Si la vie sexuelle est interrompue pendant trop longtemps, une distance risque de se créer et le couple risque d'en souffrir. Des adaptations sont bien sûr parfois nécessaires et la tendresse peut retrouver toute sa place, ainsi que l'érotisme. Une autre dimension de la vie sexuelle peut ainsi être explorée.
En pratique
Eh oui, l'aspect pratique des choses ne doit pas être négligé. L'orgasme déclenche des contractions utérines, mais ce n'est pas une cause d'accouchement prématuré. L'enfant subira bien d'autres contractions plus fortes. Sur le plan des positions, une adaptation « anatomique » est à étudier. La position dite du missionnaire devient bien vite inconfortable. Les positions où le partenaire masculin est derrière, semblent plus adaptées. L'amour sans pénétration (caresses, fellation, cunnilingus) peut être également riche en sensations.
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