Quel impact fumer a-t-il vraiment sur la sexualité ?
Si la cigarette a longtemps été l’outil de séduction du héros viril et de la femme libérée, cette époque est bel et bien révolue. On sait aujourd’hui que le tabac agit sur toutes les fonctions de l’organisme, y compris la sexualité. Jusqu’où vont ses méfaits ? On vous dit tout
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LE TABAC, ANTI SEX-APPEAL !
C’est à se demander comment la cigarette a pu avoir un tel parfum de sex-appeal ! Car l’odeur de tabac froid sur les vêtements et dans les cheveux, l’haleine qui empeste, le teint grisâtre (le monoxyde de carbone prend la place de l’oxygène dans les globules rouges) et les dents jaunies n’ont vraiment rien de très attrayant. Sans parler d’une belle quinte de toux au milieu des ébats ! Mais il y a pire : à long terme, le tabagisme menace encore plus radicalement la sexualité.
LA PREMIÈRE CAUSE D’IMPUISSANCE PRÉCOCE
Les nouvelles photos de mise en garde sur les paquets n’iront sans doute pas jusqu’à nous montrer un pénis en pleine déconfiture… C’est pourtant ce qui menace Monsieur s’il ne renonce pas à son paquet quotidien. Non seulement letabagisme augmente les effets délétères des maladies cardio-vasculaires, neurologiques et du diabète sur l’érection, mais, au même titre que le cholestérol et l’hypertension, il peut, à lui seul, endommager les artères. Il occasionne des lésions de leur paroi qui altèrent leur capacité de dilatation et rétrécit progressivement leur calibre, ce qui réduit le flux sanguin. Premières victimes : les plus petits vaisseaux, ceux du membre viril, qui permettent aux corps caverneux de se gonfler de sang pour obtenir une érection.
C’est pourquoi des dysfonctionnements érectiles survenant autour de la cinquantaine doivent sonner l’alarme. Chez les gros fumeurs, ils peuvent même se manifester dès l’âge de 40 ans. Une fois les artères durcies et rétrécies, malheureusement, pas de retour en arrière possible. Une étude italienne menée en 2002* l’a montré : la survenue de problèmes érectiles, plus fréquente de 70 % chez les fumeurs, l’est encore de 60 % chez ceux qui ont arrêté de fumer. De même, comme l’a confirmé une étude américaine**, si les hypertendus courent vingt-sept fois plus de risques de souffrir de troubles érectiles lorsqu’ils fument, ce risque demeure onze fois supérieur chez les anciens fumeurs.
LA FERTILITÉ PART EN FUMÉE
Il n’est pas inutile pour autant de stopper les dégâts ! En effet, avant que le tabagisme ne mette à mal les performances sexuelles de Monsieur, il peut aussi hypothéquer son désir de paternité. Plusieurs travaux, menés auprès d’hommes consultant pour infertilité (à Singapour en 2000, en Chine en 2001), ont en effet démontré que les composés du tabac altèrent la qualité des spermatozoïdes. Ils affectent le volume, l’acidité et la densité de l’éjaculat et portent un coup, parfois fatal, à la vitalité des spermatozoïdes. Si la dépendance est trop forte et que le futur père ne se sent pas capable d’arrêter, il devrait au moins veiller à manger davantage de fruits et de légumes. La raison ? Leur richesse en folates et en lycopène semble améliorer la qualité du sperme.
MOINS DE LUBRIFICATION CHEZ LA FEMME
Alors que les fumeuses sont désormais plus nombreuses que les fumeurs, peu d’études malheureusement se sont intéressées à l’impact du tabac sur lasexualité féminine. On connaît ses effets nocifs sur le fœtus durant la grossesse(plus petits poids de naissance et périmètre crânien) et l’on sait qu’il augmente les risques de cancer du sein et du col de l’utérus. Certains travaux semblent indiquer qu’il pourrait aussi entraîner des troubles de la lubrification. Ce qui semble logique : lorsque le désir monte, il provoque également chez la femme un gonflement des vaisseaux sanguins, au niveau des parois du vagin cette fois. Or c’est ce mécanisme qui leur permet d’émettre des gouttelettes « de rosée » facilitant le confort de la pénétration et le plaisir.
LE CANNABIS : UN FAUX AMI
Fumer du cannabis désinhibe, suscite un sentiment de partage, d’euphorie et de relaxation qui peut favoriser le rapprochement amoureux… mais aussi une prise de risque accrue lors de rapports non protégés ! Cela peut également amplifier les sensations. Toutefois, ces effets dépendent beaucoup de l’état d’esprit dans lequel on se trouve et de la qualité de la relation. Ils se manifestent surtout lors d’une consommation occasionnelle.
Un usage chronique à hautes doses risque plutôt d’aboutir à l’effet inverse et de mettre à mal la libido, en provoquant ce que les spécialistes appellent un syndrome d’amotivation. A la clé : passivité, diminution de l’initiative, apathie, perte d’intérêt… Le cannabis majore en outre l’effet du tabac sur les poumons et les vaisseaux, rendant les complications plus précoces. De plus, selon une expertise collective de l’Inserm d’octobre 2001, une consommation régulière peut diminuer la taille de la prostate et la production de spermatozoïdes, ou perturber l’ovulation chez la femme. Des troubles réversibles à l’arrêt, mais une conclusion s’impose : si l’on veut avoir du plaisir au lit, mieux vaut s’en passer !
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