Sujet particulièrement tabou,l’incontinence peut avoir de sérieuses répercussions sur la sexualité des femmes comme des hommes.
Mais rares sont encore ceux qui osent consulter !
Pourtant des solutions existent.
- L'incontinence urinaire
- Qu’en parle-t-on d’incontinence urinaire ?
- Cela concerne qui ?
- Et les hommes ?
- Différents types d’incontinence
- Un problème difficile mais surmontable
- Oser en parler, oser consulter
- Une sexualité mise à mal
- Une altération de l’image du corps
- Une enquête très révélatrice
- Je surfe sur…
L'incontinence urinaire
Toutefois, ce chiffre est sous-estimé dans la mesure, où d’une part, il n’existe pas ou prou, actuellement, de données chiffrées sur l’incontinence masculine et que d’autre part, une grande majorité de personnes n’osent pas aborder le sujet ou le minimisent.
Mais qu’est-ce que l’incontinence urinaire ? Quelles peuvent être les conséquences sur la qualité de vie d’une personne et en particulier sur sa sexualité ?
Qu’en parle-t-on d’incontinence urinaire ?
Dans notre société, nous avons la fâcheuse tendance à assimiler, à tort, l’incontinence à de fortes fuites. Hors dans la réalité, il faut savoir que seuls 3 à 5 % des personnes souffrent de ce type d’incontinence (à savoir uneincontinence totale permanente),dont plus d’un tiers ont plus de 80 ans.
En fait, selon l’AFU (Association Française d’Urologie), l’incontinence urinaire se définit comme «toute perte involontaire d’urine dont se plaint le patient». Et, comme le précise le docteur Antoine Faix, urologue, andrologue et sexologue «la souffrance n’est pas proportionnelle au volume d’urine perdu».
Cela concerne qui ?
Contrairement aux idées reçues, l’incontinence urinaire n’est donc pas un problème spécifique aux personnes âgées mais touche en réalité des personnes de tous âges, hommes et femmes confondus.
Cependant, il est certain que les femmes sont plus exposées et plus vulnérables aux troubles de la continence que les hommes. Cette inégalité s’explique en partie par leur anatomie mais aussi bien sûr, par les grossesses et les accouchements, qui peuvent contribuer à fragiliser le plancher pelvien, ainsi que la ménopause, qui entraîne un vieillissement physiologique des tissus lié à la carence hormonale.
Une étude norvégienne a d’ailleurs analysé ce trouble par classe d’âge. Il en ressort que :
- 12 % des femmes de 20 à 29 ans souffrent d’incontinence,
- 25 % des 60/69 ans,
- et 32 % des plus de 80 ans.
Et les hommes ?
Ce qui a d’ailleurs pour conséquence d’entraîner fréquemment des troubles sexuels importants, tels que des problèmes d’érection ou l’absence d’éjaculation.
Alors certes, contrairement à la femme, l’incontinence «est exceptionnelle chez l’homme jeune», souligne le professeur François Richard néanmoins, elle a souvent une incidence bien plus importante sur la sexualité, à tel point qu’elle peut parfois conduire l’homme à y renoncer !
Une étude récente menée en Autriche et publiée en 2011, a montré que 18 % des hommes souffrant d’une hyperactivité vésicale, considèrent que celle-ci affecte leur vie sexuelle. Vingt-cinq pour cent de ceux dont l’hyperactivité vésicale entraîne une incontinence se plaignent duretentissement de leurs symptômes sur la qualité de leur vie sexuelle. Avec un impact plus conséquent chez les hommes âgés de plus de 50 ans.
Différents types d’incontinence
- L’incontinence de l’effort est une perte involontaire d’urine qui survient lors d’un effort musculaire et qui n’est pas précédée d’une sensation du besoin d’uriner.
C’est la conséquence d’un déséquilibre entre la pression abdominale et la pression du sphincter puisque cette incontinence se caractérise par une faiblesse des muscles du périnée et du sphincter urinaire.
L’incontinence de l’effort peut être provoquée par la toux, le rire, l’éternuement, l’activité physique (marcher, courir, sauter..) et donc aussi les rapports sexuels. Les moins de 50 ans y seraient davantage exposés et assez rarement les hommes.
Dans la pratique sexuelle, cette incontinence est plutôt responsable de fuites lors de la pénétration ou des changements de position.
- L’incontinence par impériosité dite «urgenturie» survient, comme son nom l’indique à la suite d’une envie pressante, impérieuse.
Un besoin irrépressible d’uriner souvent très difficile à retenir ou différer.
Elle est liée à une hyperactivité vésicale.
À savoir, des contractions inappropriées de la vessie provoquent l’envie, alors que cette dernière n’est pas encore pleine. C’est la perturbation des signaux nerveux entre la vessie et le cerveau qui conduit à une fuite involontaire d’urine.
Au cours des rapports sexuels, cette incontinence par impériosité est souvent mise en cause dans les fuites au moment de l’orgasme.
- Puis l’incontinence urinaire mixte qui combine les deux précédentes chez un même patient.
- Enfin, l’incontinence urinaire par regorgement, qui est de loin, la plus fréquente chez l’homme.
Il s’agit d’une rétention vésicale qui donne lieu à des fuites par débordement.
Ce peut être le résultat d’un obstacle chronique, d’une pathologie neurologique, d’un traitement chirurgical…
Un problème difficile mais surmontable
Comme on peut aisément le comprendre, quelque soit le type d’incontinence, elle engendre souvent une perte de confiance en soi ainsi que des sentiments de honte, d’inconfort, de frustration et de gêne. Bref beaucoup de souffrance qui peut même conduire certains à l’isolement total voire à la dépression.
Il faut dire que craindre sans arrêt les fuites, les odeurs et/ou les taches oblige sans nul doute à réorganiser sa vie sociale et ses relations avec son entourage. Au point d’adopter parfois une conduite d’évitement dans tous les domaines de la vie (professionnelle, amicale, affective et sexuelle).
Et comme la perte d’urine renvoie à un sentiment de vulnérabilité, à l’imperfection du corps, à son vieillissement… trop de personnes encore,ont malheureusement, tendance à se réfugier dans un certain fatalisme !
Oser en parler, oser consulter
D’autant qu’aujourd’hui, il existe un certain nombre de solutions probantes qui améliorent très nettement la vie du patient.
Outre les conseils hygiéno-diététiques comme par exemple éviter de prendre des boissons et aliments irritants comme le café, l’alcool, les mets acides ou piquants… les spécialistes disposent d’une complémentarité des approches qui permettent d’offrir une prise en charge progressive et toujours adaptée aux besoins spécifiques de la personne :
- kinésithérapie (rééducation périnéale),
- traitements médicamenteux,
- chirurgie,
- thérapie comportementale,
- psychothérapie,
- soutien sexologique…
Précisons que les études qui évaluent l’impact du traitement de l’incontinence urinaire sur la qualité de la vie sexuelle montrent une amélioration significative de celle-ci voire la reprise de l’activité sexuelle dans certains cas.
Une sexualité mise à mal
Car si le retentissement de l’incontinence sur la sexualité a longtemps été ignoré, il n’est aujourd’hui plus à démontrer !
En effet, incontinence et sexualité partageant le même territoire, les troubles urinaires, pour de multiples raisons (anatomiques, neurologiques, psychologiques) peuvent fréquemment générer des troubles sexuels comme :
- une baisse de libido,
- une diminution des rapports sexuels,
- une diminution ou absence d’orgasme
- ou même des douleurs pendant l’acte sexuel.
Selon certaines études, les fuites urinaires pendant les rapports sexuels concerneraient entre 27 % et 60 % des femmes souffrant d’incontinence ! Et 25 à 50 % de ces femmes se plaignent aussi de troubles sexuels. Par peur des pertes d’urine, 6 % n’auraient même plus de sexualité !
Une altération de l’image du corps
«L’image de soi est profondément remaniée, explique docteur Marie-Hélène Colson, sexologue, or une bonne estime de soi est indispensable dans la sexualité. La sexualité est normalement un moment d’abandon, poursuit-elle. Si on est dans la vigilance, on perturbe les voies neurologiques du plaisir.»
Et pour minimiser l’impact des difficultés sexuelles liées à l’incontinence, le docteur Colson conseille tout d’abord avant chaque rapport sexuel, de vider sa vessie, d’effectuer les changements de positions lentement et en douceur, d’utiliser des préservatifs.
Mais aussi de «revisiter sa sexualité» en se ménageant des «moments de pauses câlines», c’est à dire, avoir à l’esprit que la pénétration n’est pas indispensable ni essentielle à un bon épanouissement sexuel. Mais surtout souligne-t-elle «il faut rompre le silence et consulter».
Mais aussi de «revisiter sa sexualité» en se ménageant des «moments de pauses câlines», c’est à dire, avoir à l’esprit que la pénétration n’est pas indispensable ni essentielle à un bon épanouissement sexuel. Mais surtout souligne-t-elle «il faut rompre le silence et consulter».
Une enquête très révélatrice
En 2007, à la demande de l’Institut de Vieille Sanitaire, une étude sur «L’évaluation de la prévalence de l’incontinence urinaire chez les femmes en vues de consultation de médecine générale en France métropolitaine» a été menée par le réseau de l’INSERM, en partenariat avec l’AFU et l’université Pierre et Marie Curie (UPMC).
Deux mille cent quatre-vingt trois patientes âgées de plus de 18 ans, qui étaient venues consulter pour autre chose un médecin généraliste du réseau Sentinelles, ont accepté de se soumettre à un questionnaire, visant à évaluer l’existence d’une incontinence.
Il est apparu que 26,6 % de ces femmes avaient souffert dans le dernier mois d’un problème d’incontinence et plus de 60 % n’en avaient jamais parlé à leur médecin, préférant privilégier parfois le port de protections. 48,3 % d’entre elles ont même déclaré en porter tous les jours.
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