Les sens de l'amour
Comment rendre plus sensuels nos ébats amoureux ? Deux spécialistes en sexologie nous expliquent que, au lit, la sensualité n’est pas toujours ce que l’on croit.
Sommaire
- Le décryptage de Maïté Chauvet
- Le décrytpage de Jean-Michel Fitremann
Maïté Chauvet est chercheuse en neurosciences et auteure d’Être soi dans le plaisir (Chiron, 2006).
LE DÉCRYPTAGE DE MAÏTÉ CHAUVET
"La société privilégie l’excitation, en négligeant la sensation de fond qui vient de la sensualité. L’homme se contente d’orgasmes génitaux, la femme de pics orgasmiques. Le résultat n’est jamais complètement satisfaisant, car la recherche du plaisir n’est jamais assouvie. Être sensuel en amour, pour l’homme, c’est oublier la performance, recevoir et donner des caresses. S’il est uniquement attaché à faire réagir la femme, il reste trop loin de ses propres sensations. Les hommes sensuels aiment faire durer le plaisir, dans un échange de vibrations intenses. Cela se traduit par des orgasmes qui ne se limitent pas aux parties génitales mais embrasent tout l’être. Pour la femme, c’est agir et réagir. Donner du plaisir à son partenaire en partageant ce qu’elle ressent, en laissant son corps réagir dans le lâcher-prise, du début jusqu’à la fin. Cette attitude est chez la femme une nécessité biologique : d’abord parce que ses zones orgasmiques ont besoin de préliminaires pour se dilater et devenir plus sensibles?; ensuite parce que les sens se développent dans l’action. Agir augmente les sensations, au profit de sa personnalité sensuelle et sexuelle."
LE DÉCRYTPAGE DE JEAN-MICHEL FITREMANN
Jean-Michel Fitremann estpsychologue clinicien, psychothérapeute et auteur d’ABC de la sexualité (Grancher, 2002).
"Deux formes de sensualité existent, qui correspondent à des tempéraments plus ou moins “chauds”, mais aussi, selon moi, à des étapes de la construction de soi. La sensualité douce, valorisée aujourd’hui, insiste sur la tendresse, les caresses, les préliminaires. Elle n’est pas exclusivement féminine. Mais l’absence d’envie chez la femme, d’origine parfois traumatique (attouchements trop précoces, etc.) et souvent culturelle (la peur de “passer pour une pute” en affirmant son désir), contribue à entretenir l’idée que le sexe est brutal. Les femmes ignorent combien les hommes disent avoir besoin d’être considérés, sont en demande d’attention, de câlins. Car cette sensualité douce cache souvent un besoin de réparation maternelle, qui vaut pour les deux sexes. La sensualité forte recherche quant à elle les sensations intenses, l’envahissement du corps, une sorte d’animalité positive. Avec elle, les préliminaires sont pris pour ce qu’ils sont?! Elle témoigne d’une “sexuation” qui ne vient souvent qu’après réparation et abandon des peurs, mais elle est naturellement éloignée de la violence, et ne saurait servir de prétexte au machisme."
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